Parier sur un match de son équipe préférée, sur la finale de la Coupe du Monde, tenter sa chance au casino, un loisir auquel s’adonne de très nombreuses personnes tant on line que off line. Pour certaines cependant, le jeu devient problématique et addictif et entraine de nombreuses difficultés, financières, familiales, professionnelles, ... Pour s’en sortir, en Belgique, 44.860 ont demandé leur exclusion volontaire de jeux à la Commission des jeux de hasard (CJH) via EPIS (Excluded Persons Information System), un système électronique qui fête cette année ses 18 ans et regroupe toutes les personnes exclues de jeux de hasard en leur rendant impossible l’accès aux établissements et aux sites de jeux de hasard et de paris.
La CJH a souhaité procéder à l’évaluation de cet outil auprès des joueurs exclus volontairement afin de voir si et comment il pouvait être amélioré. Il s’agissait aussi de mieux connaître le profil de joueurs y ayant recours, de comprendre leurs motivations à s’exclure et de cerner leur comportement de jeu avant et après l’exclusion ainsi que de sonder leur recours éventuel à l’aide disponible.
Une enquête a donc été organisée à laquelle ont participé 275 anciens joueurs. Les résultats ont ensuite été analysés par Gaëtan Devos et Xavier Noël, respectivement collaborateurs auprès de l’UCLouvain et de l’ULB. Ils font l’objet d’un rapport. Ce rapport regorge de données et chiffres intéressants qui constituent autant de pistes en vue d’une meilleure protection des joueurs.
Selon Magali Clavie, Présidente de la CJH, « Il est réjouissant de pouvoir constater qu’EPIS est manifestement un outil performant pour lutter contre la dépendance et améliorer la situation des joueurs problématiques puisque 90% des répondants déclarent que leur exclusion leur a été utile que ce soit pour mieux gérer leurs finances, se sentir mieux, améliorer leurs relations. Il est rassurant également de savoir que près de 96% des sondés ont trouvé la procédure d’exclusion simple. On constate cependant que le recours à EPIS intervient trop tardivement quand les problèmes sont déjà là et après de multiples tentatives avortées de garder son comportement de jeu sous contrôle. On voit aussi qu’une partie des sondés restent tentés par le jeu voire continuent à jouer là où EPIS n’est pas applicable et/ou envisagent de demander la levée de leur exclusion. Ceci s’explique sans doute par le fait que les tentations et l’offre de jeu non soumise à EPIS restent importantes et par la circonstance que trop peu de joueurs ont recours à l’aide spécialisée. Il convient donc d’étendre EPIS à tous les jeux de hasard, de poursuivre la lutte contre les jeux illégaux, de limiter la publicité pour ces exclus et de mieux faire connaître tant EPIS que l’aide spécialisée afin d’accompagner au mieux et au plus vite les joueurs excessifs ».